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mercredi 1 février 2017

Depuis la 5 ème fenêtre du 2 étage, coté Empalot.

Installation visuelle et sonore

C’est l’histoire des tribulations d’un projet qui m’a occupé plusieurs années, a failli plusieurs fois passer à la trappe et qui finalement réapparait aujourd’hui pour l’exposition RDV HIER.

2010, l’expansion de Toulouse s’accélère. Il faut construire des nouveaux logements, ré-agencer l’espace, le rationaliser, et créer des nouveaux quartiers. L’ancienne caserne Niel est promue à cet autre destin, les projets y fleurissent, les bulldozers arrivent. En un clin d’oeil, le passé est rasé pour laisser place à un futur que l’on rêve radieux. Seul rescapé de la démolition : le bâtiment de la Maison des Associations.


La première fois que je le visite, je découvre, depuis une fenêtre du 3ème étage, côté Empalot, un platane, dressé solitaire dans l’immense friche rasée. A cet instant un projet artistique prend forme : le photographier 2 fois par mois toujours depuis la même fenêtre. Ce platane, vestige du passé, allait ainsi être le témoin vivant de la construction d’un nouveau quartier. Les clichés pris, mis bout à bout allaient restituer le défilement chronologique de l’émergence du futur. Le passage du rien à l’apparition d’un nouveau monde ...


Mais seulement voilà, rien ne se passe comme prévu : les mois passent, le platane atteste bien du passage des saisons, mais les grues se font attendre. Puis un matin de février 2011, tout est remis en cause : l’arbre a disparu ! Je poursuis quand même mais la routine métronomique se déglingue vraiment en Juin 2013 lors d’un cambriolage mon appareil et les dernières photos prises disparaissent. Plus d’arbre, plus d’appareil, pas encore de construction : j’abandonne.

Avril 2016, la perspective de l’exposition RDV HIER, en cette même Maison des Associations, me fait remonter régulièrement l’escalier pour aller photographier au 3ème étage.
C’est sur un écran vintage que les clichés, transformés en diapositive, défileront l’un après l’autre avant de disparaître dans le rythme saccadé du diaporama. Depuis cette fameuse fenêtre du 3 ème étage, les visiteurs pourront apercevoir l’évocation de l’arbre arraché sous la forme d’une ombre dessiné à la chaux sur la terre nue de la friche. Ce dessin sera livré aux dégradations du temps jusqu’à l’arrivée des grues prévues cette fois ci pour Avril !!!
Ainsi au lieu d’être la mémoire de la construction d’un nouveau quartier, ce projet restitue plutôt les aléas d’un processus de création ballotté entre rêves, désir, tiraillé entre protocoles et impondérables auxquels il faut bien s’adapter... Créer, c’est comme vivre, cela demande aussi de faire avec l’instant comme il vient, saisir le hasard, le kaïros disaient les philosophes de l’antiquité...

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